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Digue

Inondée, souvent plusieurs fois par an, pendant plusieurs siècles, Achères subit les caprices de la météo, inondant les cultures, et parfois les rues de la ville. L’année 1846 va donner aux Achérois l’élan pour se protéger, jusque là résignés. Trois crues marquent cette année, et sous l’impulsion du maire, de l’instituteur et du curé, la décision de construire une digue est actée. C’est un chantier colossal pour l’époque : l’ouvrage doit résister à l’invasion de l’eau, de Conflans à Poissy. Les efforts, consentis par toute la population du village, dureront près de dix ans. 200 000 mètres cubes de terre et de cailloux seront nécessaires pour construire la digue, longue de six kilomètres, large de huit mètres, et haute de cinq mètres aux endroits les plus menacés.

Le 1er janvier 1847, le Conseil municipal vote 1000 journées d’hommes, 250 de voitures, et un crédit de 3000 francs “pour préserver le territoire d’Achères de l’inondation.” Les ouvriers, souvent sans travail à cette saison, exécuteront les travaux.

Le 7 février, le maire, Antoine Siméon Coffinières, envoie une lettre à tous les Achérois : “Tous les habitants sont invités à se réunir vendredi prochain matin 12 du courant à la ruelle de Rocourt afin de procéder à la reprise des travaux”. Quelques centaines de mètres d’une petite digue avaient déjà été construits. 

Plus tard dans l’année 1847, le 3 septembre, le maire envoie un courrier aux propriétaires des terrains concernés pour les inciter à participer financièrement : “Ce travail considérable devant profiter à tous les propriétaires de terres submersibles, il est juste que chacun d’eux supporte sa part proportionnelle dans les dépenses.” Les propriétaires répondent favorablement. Les travaux débutent.

L’inauguration de la digue a lieu le 23 septembre 1855. Cette date devient, jusqu’en 1866, le jour de la Fête de la digue.

Depuis, Achères est protégée des crues, d’autant plus que la construction de barrages en amont de Paris a diminué la hauteur de celles-ci.