Le 24 octobre est la Journée mondiale consacrée à la lutte contre la poliomyélite. Organisée par l’OMS, cette journée a pour objectif de mettre en lumière cette maladie, dont beaucoup pensent qu’elle n’existe plus. Rencontre avec Pierrette Amsler, référente Polio-France des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine et représentante des usagers du Centre de Soins de Suite/Réadaptation d’Achères.
La poliomyélite, plus communément appelée polio, est une maladie infectieuse. Le poliovirus est principalement transmis par les eaux usées. En France, le dernier cas recensé a été rapporté en 1995. En effet, les premières vaccinations de masse ont commencé en 1957. Le vaccin devient obligatoire à partir de 1964, ce qui créé, petit à petit, le recul des cas. La majorité d’entre nous a été vaccinée contre la polio, le fameux DTP (Diphtérie-Tétanos-Polio), qui fait partie des onze vaccins obligatoires pour les enfants nés à partir de 2018.
Cette maladie, très contagieuse, touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Le virus envahit le système nerveux et peut entraîner en quelques heures une paralysie irréversible. Depuis environ deux ans, les autorités sanitaires s’inquiètent du retour de cas de polio dans plusieurs régions telles Londres, Israël ou encore New-York. «Les flux migratoires et touristiques, le mouvement antivax… Diverses facteurs font que le virus est aux portes des frontières. », souligne Pierrette Amsler.
Le syndrome post-poliomyélitique, qu’est-ce que c’est ?
Elle-même a contracté la polio lorsqu’elle avait 8 ans, avant que le vaccin ne soit rendu obligatoire. Et comme l’explique Pierrette Amsler, le virus évolue par palier. « Tout d’abord la maladie s’installe. Ensuite, grâce au suivi médical et à la rééducation, c’est la phase de stabilisation, voire d’une petite récupération. La vie se passe tout à fait normalement jusqu’à la période du début de la vieillesse.». Et cette pente descendante, comme la qualifie Pierrette Amsler, c’est la phase du syndrome post-poliomyélitique qui se traduit par une grande fatigue, une perte de force. Ce que l’on appelle des complications secondaires spécifiques à la maladie, liées au vieillissement. Malheureusement, il n’y a pas de remède miracle pour éradiquer le syndrome, mais il peut être soulagé « Il faut s’entretenir, faire des activités physiques et se ménager des plages de repos quand on en a besoin. » précise Pierrette Amsler
Le syndrome post-poliomyélitique, un problème qui a son importance aujourd’hui. En effet, les personnes qui ont été contaminées par le poliovirus dans les années 50/60, peuvent être concernées en 2024. Et parfois sans le savoir comme le souligne Pierrette Amsler « Tout le monde ne fait pas le lien entre la polio et les symptômes qui se présentent en vieillissant. »
La prévention avant tout
Aujourd’hui, 50 000 personnes vivent ainsi avec des séquelles de poliomyélite en France. Une partie d’entre elles fait désormais face au syndrome post-polio. C’est pourquoi la prévention est essentielle pour que les personnes atteintes ne normalisent pas les symptômes en les mettant sur le compte de l’âge qui avance. Ainsi, il ne faut pas hésiter à en parler avec son médecin, en cas de fatigue anormale, de douleurs musculaires et articulaires ou encore de difficultés à déglutir. « J’ai eu une vie professionnelle et familiale normale. J’ai travaillé en bloc opératoire. Je restais deux ou trois heures debout et ça ne m’a jamais gênée. J’ai ressenti les premiers symptômes alors que j’étais à la chorale, il y a six ou sept ans. On avait beaucoup de concerts. Et il y a eu un moment où je me suis sentie plus fatiguée par rapport à d’habitude. Ça m’a alertée. » confie la représentante Polio-France des départements 78/92.
Pour garder le poliovirus éloigné, il faut, certes, faire vacciner les enfants suivant le tableau ci-dessous :
Mais il ne faut pas non plus négliger les rappels, tous les vingt ans, à l’âge adulte. Et pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site www.polio-france.org